Date d'immersion : 25 juillet 1989
En juin 1989, le ketch australien Sunburnt Country, concurrent de la course Brisbane-Nouméa, s'échoua sur le grand récif Abore.
L'équipage avait, par erreur, aligné le petit phare du Tabou avec le phare Amédée, pensant être dans l'axe de la passe de Boulari.
Le sauvetage
La gendarmerie hélitreuilla à bord de son alouette les quatres passagers naufragés. Le voilier, drossé sur le grand récif par les déferlantes, resta dans ce piège une dizaine de jours.
Jack Owen, à bord du "Tui II", ainsi que l'association "Fortunes de Mer" et d'autres sauveteurs bénévoles, aidèrent à la première tentative de déséchouage. Il fallut attendre la marée haute ; à l'issue du premier essai de nuit, une aussière s'enroula dans l'hélice du remorqueur philippe ; au second essai, le ketch ne se déplaça que d'un dizaine de mètres.
C'est l'équipage du remorqueur "Nouméa" qui réussit enfin à le dégager et à le convoyer jusqu'au CNC de Nouméa.
Le Tui II prit le voilier en remorque et la gendarmerie maritime contrôla l'opération.
Gilbert Sutter se souvient qu'il fallut une heure environ pour que la coque, privée de ses mâts, disparut totalement après l'ouverture des vannes, et cela, dans la plus grande discrétion.
La plongée
En 1992, avec le club de plongée Nouméa Diving, Pierre Larue* retrouve le ketch, à l'issue de plusieurs tentatives.
L'épave n'est pas visible de la surface, la visibilité moyenne est d'environ 10 à 15 m, le courant s'oriente à l'Est à marée montante et l'épave est orientée d'Ouest en Est, avec une forte gîte sur Tribord ; elle repose sur un fond plat, sablonneux, par 25 mètres.
En principe, les poissons vous guident vers cet abri providentiel autour duquel ils se concentrent ; des antipathaire urticants poussent sur les filières ; un banc de loches castex se partage entre la proue et à la poupe et se laissent facilement approcher.
A l'intérieur, pratiquement plus rien ne subsiste, la coque est entièrement vidée et la lumière du jour y pénètre largement, vous faisant dévouvrir de nombreux locataires, dont une énorme "loche" et des myriades d'alevins... Autour de l'épave, les fonds sableux sont plats, sans vie particulière, si ce n'est celle qui s'est sédentarisée à proximité.
Gilbert Sutter pensait que le voilier, une fois la brèche colmatée, pourrait être récupéré. Malheureusement pour son prorpiétaire, ce beau ketch en polyester de 16,50 m x 4,50 m, était devenu une épave flottante du fait de l'importance de l'avarie.
Il fut totalement désarmé et les affaires maritimes donnèrent leur accord pour que le futur lieu d'immersion se situe à égale distance de l'îlot Maître et de l'île aux Goélands. Les fonds d'environ 23 mètres y sont à l'écart de toute route maritime.